Aussi étrange que cela puisse paraître, l’Ophioglosse vulgaire est une fougère ! Les populations de cette plante protégée constituent la station la plus importante du département.
Présentation de l’espèce
L’Ophioglosse émet, à partir d’un rhizome court, une feuille stérile qui est en réalité une « fronde » de forme ovale. Cette espèce est présente dans de nombreux départements mais elle semble néanmoins en régression généralisée en même temps que ses milieux de prédilection. En plaine, les grandes vallées alluviales et sur les reliefs, les concavités fraîches à modérément humide, sont potentiellement favorables à son développement. Elle est naturellement plus rare en région méditerranéenne.
- Nom vernaculaire : Ophioglosse vulgaire, Ophioglosse commune, Langue de serpent, Ophioglosse des Alpes, Herbe sans couture
- Famille : Ophioglossaceae
- Habitat : terrestre
- Nombre de pieds sur l’espace naturel : + de 2000 !
- Statut régional de conservation : LC (préoccupation mineure)
- Aire de distribution : Europe, Asie, Amérique du nord
- Taille : 2 à 30 cm
- Floraison : mai à juillet
Avec une quinzaine de stations connues de nos jours dans le département du Rhône, l’espèce y est assez rare. Sur l’espace naturel, l’Ophioglosse a été repéré depuis quelques années au nord de l’île de la Table Ronde, de part et d’autre de la D36 vers le pont de Solaize sur les communes de Vernaison et Solaize. Les populations les plus importantes, fortes de quelques milliers de pieds, sont situés au sud de cet axe, notamment dans « la Grande Prairie » qui constitue peut-être la station la plus importante du département connue à ce jour. Ces ophioglosses poussent dans des formations herbacées fraîches à humides récemment ouvertes et/ou entretenues par le SMIRIL. Dans ces sites, on notera une présence plus ou moins importante de rejets ligneux (cornouillers sanguins surtout).
Menaces, préservation et suivi
Menaces
Les stations actuelles sont moins nombreuses que celles connues antérieurement, c’est dire que cette espèce a subi une régression importante dans le département. Cette régression est due en grande partie à la disparition progressive des prairies humides, soit par abandon mais bien plus souvent du fait de l’urbanisation et des aménagements anthropiques divers. Et c’est naturellement dans l’agglomération lyonnaise au sens large que cette espèce a payé le plus lourd tribu.
Actions de préservation menées dans l’espace naturel
Les formations qui accueillent les populations d’Ophioglosse sont régulièrement fauchées par les équipes du SMIRIL. Le syndicat communique sur l’espèce, sa présence singulière et son caractère protégé et effectue régulièrement un suivi pour évaluer la dynamique de l’espèce.